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Le Lien Paysage, Urbanisme et Architecture oct-nov 2025

L’agrivoltaïsme, pas n’importe où et pas n’importe comment

Si globalement le développement des énergies renouvelables et le déploiement des équipements de production anime notre réseau depuis plusieurs années, l'actualité est plus particulièrement marquée par l'agrivoltaïsme. Depuis son émergence, les Parcs naturels n'ont eu de cesse d'organiser des échanges entre les élus et entre les techniciens pour mieux appréhender les conditions de son développement dans nos territoires. L’agrivoltaïsme touche à nos fondamentaux, concilier pérennité de l’activité agricole, production d’énergies renouvelables et préservation de nos territoires. Tout ça dans un contexte réglementaire inédit.

La Fédération des Parcs a relayé les enjeux spécifiques à nos territoires que cette problématique soulève au ministère de la Transition écologique et l'importance de solliciter l’avis des Parcs afin que les projets soient mieux intégrés sur les territoires, qu'ils s’inscrivent pleinement dans la trajectoire de l’agroécologie et en accord avec la valorisation des activités des agriculteurs, la qualité paysagère, la qualité de la biodiversité et la qualité des sols. Il y a eu quelques difficultés sur les territoires, notamment sur la prise en compte par les préfets de département du classement en Parc naturel régional et des orientations de nos chartes. Ainsi, l’agrivoltaïsme est devenu un sujet à l’échelle fédérale, mobilisant toutes les commissions, les expertises scientifiques, juridiques et institutionnelles en charge de ces questions comme l’ADEME, le CNRS et l’INRAe. Les échanges réguliers avec la Chambre d’Agriculture France se sont multipliés. Le réseau des Parcs a organisé une enquête des pratiques, des stratégies d’accompagnement et des difficultés rencontrées sur les territoires.

Aujourd'hui les élus travaillent à la construction d’un positionnement visant à accompagner un appui judicieux de la profession agricole et des développeurs, afin de proposer un agrivoltaïsme « Parc compatible », qui crée de la valeur, une forme de partage de cette valeur entre les propriétaires et les agriculteurs, et qui s'inscrit bien dans une démarche agricole durable.

Autre actualité brûlante, le risque important de disparition qui pèse sur les CAUE avec la première fermeture d'un CAUE, celui de la Manche, à la suite de quoi le collectif du Réseau des Acteurs du Paysage (RAP) s'est mobilisé. Vous trouverez dans cette édition le communiqué que soutient la Fédération des Parcs. 

Les CAUE ont montré la plus-value de leur assistance à maîtrise d’ouvrage, de leur appui à la fois aux collectivités, aux entreprises et aux particuliers. Ils permettent le renouvellement urbain en s’appuyant sur l'architecture vernaculaire, les biosourcés et la maîtrise de l’espace. Leur ingénierie départementale permet d'être au plus près du terrain. Les supprimer serait un grave manquement à l'aménagement et au développement durable des territoires, dommageable pour la qualité du cadre de vie, notamment dans les espaces ruraux souvent démunis en ingénierie. Ils sont des acteurs importants de la transition, et des partenaires essentiels des Parcs naturels.

Très bonne lecture de ce numéro.

Type de document
Lettre d'information
Nombre de pages
20