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La remise en cause du plan Biodiversité du gouvernement par le gilets jaunes : la France en panne de solutions pour la mise en oeuvre de la transition écologique !

Les gestionnaires d’espaces protégés, représentants plusieurs milliers de professionnels et de citoyens dans les territoires, s’insurgent de la décision du gouvernement de geler les financements en faveur de la biodiversité pour la première année de mise en œuvre du Plan biodiversité du gouvernement et à la veille de la mobilisation mondiale en faveur de la biodiversité en 2020 !

Quelle est la cohérence des choix faits par le Président de la République et le gouvernement face à la crise sociale et environnementale de notre pays ?

Les crises environnementales - de la biodiversité et du climat - sociales et économiques de notre pays et à l’échelle mondiale sont étroitement imbriquées ! Les solutions que la société française doit trouver et mettre en œuvre localement doivent répondre de manière cohérente à ces trois défis. Elles ne peuvent être séparées au risque d’intensifier les déséquilibres et accélérer les crises. Il faut agir vite et bien !

Or le gel budgétaire des finances publiques de 10 milliards d’euros récemment appliqué par le gouvernement en prévision des décisions à venir pour répondre à la crise sociale déclenchée par le mouvement des gilets jaunes a des conséquences directes dans la poursuite des actions visant à protéger la biodiversité dans les territoires. Alors qu’une nouvelle étude scientifique à paraître dans la revue scientifique internationale Conservation Biology1 met en évidence que près de la moitié des espèces d’insectes, essentiels aux écosystèmes comme aux économies, sont en déclin rapide dans le monde entier, le budget du Ministère de la transition écologique et solidaire consacré au financement de la protection de la biodiversité est dorénavant amputée de près de 20 millions d’euros. Cette diminution est en complète contradiction avec le Projet de Loi de Finances 2019 voté par les parlementaires en décembre dernier et le Plan biodiversité du gouvernement.

Les conséquences sont majeures pour l’activité et l’emploi dans les réseaux de gestionnaires d’espaces naturels. A titre d’exemple, l’action 35 pour la création et l’extension des réserves naturelles ainsi que le budget des réserves naturelles nationales perdent de près de 3 millions d’euros. Cette baisse se fait aussi fortement sentir sur les Plans Nationaux d’Action en faveur de la protection des espèces. Ce sont toutes les actions, la pérennité des emplois, des structures et plus largement de l’ingénierie pour le maintien de la biodiversité qui sont mises en danger par cette baisse incompréhensible.

Les réponses publiques semblent inopérantes et surtout incohérentes

Plus largement, l’Agence française de la Biodiversité voit ses moyens réduits comme ceux depuis ces dernières années des Agences de l’eau, des Parcs nationaux, des Parcs naturels régionaux, des Réserves naturelles, des Conservatoires d’espaces naturels, des collectivités... Autant de forces déployées, de compétences mobilisables, d’acteurs expérimentés, déjà reconnus dans les territoires. Les moyens actuels sont largement en deçà de ceux qui sont nécessaires pour répondre à la crise de la biodiversité et résoudre la crise sociale de notre pays. La mobilisation de moyens ambitieux est pourtant possible sur le court et long terme. Les solutions existent !

Face à l’urgence, n’opposons pas les solutions à imaginer en réponse aux crises actuelles de la société française

Le grand débat national récemment lancé par le Chef de l’Etat portant sur quatre thèmes de réflexion dont la transition écologique et les finances publiques doit permettre un changement majeur de la vision de la société française, de sa trajectoire pour les 30 prochaines années fondée sur le principe de la transition écologique. Il doit permettre de réconcilier les enjeux sociétaux auxquels les français sont confrontés, transformant la société française dans un monde qui cherche aujourd’hui sa direction. La protection de la biodiversité et du climat tout autant que les réponses aux préoccupations sociales des citoyens doivent être au cœur des actions à venir.

A condition qu'on ne les affaiblisse pas une nouvelle fois, les gestionnaires d’espaces naturels sont prêts à prendre toute leur part dans ce grand chantier. Et pour cause, l’avenir de notre planète, la vie et la santé de ses habitants en dépendent.

Christophe Lépine, Président de la Fédération des Conservatoires d’Espaces Naturels

Didier Réault, Président de Rivages de France

Michel Métais, Président de Réserves Naturelles de France

Michaël Weber, Président de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France

Contacts presse :

  • FPNRF - Pierre-Paul Castelli 06 83 84 01 77
  • FCEN – Alexandra Bougron 02 38 24 55 00 RNF
  • Stéphanie Jeannot 03 80 48 91 07 / 06 71 66 33 94
  • RdF – Florian Geoffroy 05 46 37 45 02
  • La Fédération regroupe les 52 Parcs naturels régionaux de France représentent plus de 4300 communes, 4 millions d’habitants et 8,7 millions d’hectares, soit 15% du territoire, répartis dans 15 régions. Plus de 2200 agents y travaillent.
  • Les Conservatoires d’espaces naturels gèrent un réseau de 3100 sites naturels sur 160 000 ha.
  • Rivages de France fédère, représente anime et valorise un réseau national de près de 200 collectivités et associations gestionnaires d’espaces naturels littoraux et lacustres préservés.
  • Réserves Naturelles de France anime un réseau de plus de 340 réserves naturelles réparties sur 6000 km2 ainsi que les Terre australes.

Fédération des Parcs naturels régionaux, 9 rue Christiani 75018 Paris 01 44 90 86 20 - www.parcs-naturels-regionaux.fr
Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, 6 rue Jeanne d’Arc 45000 Orléans - 02 38 24 55 00 – www.reseau-cen.org
Réserves Naturelles de France, 2 allée Pierre Lacroute 21075 Dijon Cx - 03 80 48 91 00 - www.reserves-naturelles.org
Rivages de France, 4 place Bernard Moitessier 17000 La Rochelle - 05 46 37 45 02 - www.rivagesdefrance.org

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Communiqué de presse
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