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Les cosmopolitiques des sports de nature : réseaux, controverses et démocratie participative dans les espaces de...

Les sports de nature connaissent en France un important développement, à la fois quantitatif et qualitatif. Longtemps considérées comme marginales, les activités sportives de nature ont connu une institutionnalisation et parfois un développement touristique. Face à ces évolutions, la question de l'organisation des sites se pose avec acuité puisque les sportifs ne sont pas les seuls à investir la nature. En effet, la construction d'un « vivre ensemble » est à interroger dans sa globalité, au sens où les espaces de loisir sportif mettent en lien des acteurs hétérogènes qui ont la nécessité non pas de coopérer, mais de coexister. En mobilisant les concepts de la théorie de l'acteur-réseau, ce travail doctoral s'attache à comprendre comment les changements et les innovations dans les espaces de loisir sportif produisent des controverses qui recomposent les relations entre humains et non-humains. L'originalité de la démarche est de concilier trois niveaux d'analyse des sites : structuration des relations entre porte-parole (jeux d'acteurs), modalités de l'action publique (jeux politiques) et rôle des pratiquants ordinaires (jeux d'arguments). Après une première étude exploratoire sur la mobilité de loisir, le cœur de ce travail doctoral porte sur deux monographies, l'une dans un espace géré (le Parc naturel régional de Chartreuse) et l'autre dans la nature ordinaire (le massif de Belledonne). Le premier terrain d'étude montre comment les aléas climatiques ont produit de l'incertitude et ont engendré une recomposition touristique du site. En devenant un non-humain imprévisible, la neige a reconfiguré les relations et trois collectifs sont identifiables, centrés autour d'enjeux différents mais reliés (la préservation d'une espèce protégé, la gestion des sports de nature ou encore la définition d'une nouvelle politique touristique). Les collectifs sont reliés par les pratiquants ordinaires sans que ces derniers soient véritablement enrôlés. Le second terrain d'étude s'intéresse à un espace non géré. On observe une cohabitation spatiale particulièrement conflictuelle entre diverses activités (sportives, pastorales, cynégétiques. . . ). Aucune action organisée à l'échelle du site n'est mise en évidence, mais davantage des ébauches de réseaux que certaines innovations remettent en cause. En définitive, ce travail apporte des éléments de compréhension de la gestion de la nature, des sports et in fine, des cosmopolitiques que l'on voit poindre.

Type de document
Thèse - mémoire
Auteur(s)
Yohann Rech
Éditeur du document
Université de Grenoble
Année du document
Nombre de pages
452
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